Canne en fibre de verre : montage d’une 7′ #5 – Fin !

Je n’ai pas chômé durant mon absence virtuelle sur ce blog. Enfin pas tous les jours…
Je me suis pris en main pour terminer la canne 7′ soie 5 dont je vous ai déjà parlé précédemment. J’ai refait une grande partie des ligatures, pris soin de les faire « by the book » : toujours terminées sur le même axe, taille identique, vérification de la position des anneaux quasiment au millimètre… J’ai pris mon temps mais j’ai fait de mon mieux.

L’étape du vernis m’angoissait un peu. En fait, ce n’est pas l’étape la plus difficile même s’il faut prendre soin de respecter quelques règles. J’ai commencé par fabriquer mon tour à séchage avec un moteur 9 tours/minute commandé sur eBay et d’y monter un système d’assemblage « auto-centré » fait à partir d’un bouchon en PVC, de quatre vis nylon et de deux élastiques forts. Il suffit de serrer l’embout de la canne entre les élastiques et le tour est joué… La canne se centre toute seule sur son axe de rotation et le séchage ainsi que la pose du vernis en sont d’autant optimisés puisque aucun à-coup ne se fait sentir.
Pour le vernis, j’ai choisi le Flex Coat High Build qui permet une bonne protection sans nécessiter une multitude de couches. Flex Coat garantit un travail parfait en une seule couche. J’en ai fait deux. Cependant j’ai dilué mon époxy (car en fait il s’agit d’une résine époxy, pas d’un vernis) avec de l’alcool éthylique pur. La première couche, qui doit imprégner le fil a été diluée à 25%, la seconde à 10%. Il faut vraiment réaliser des mélanges très précis, l’utilisation de mini seringues graduées au 1/10 de ml n’est pas un luxe…
J’ai été confronté au problème des micro bulles dans la résine. La température ambiante estivale étant plutôt propice à un bon mélange de l’époxy, je n’ai pas jugé nécessaire de chauffer les composants avant. J’aurais peut-être dû car j’ai retrouvé une multitude de micro-bulles sur mes ligatures. Certes, quand je dis micro-bulles, j’avoue que j’ai regardé chacune des ligatures à la loupe après les avoir vernies. J’ai une lampe à alcool que certains utilisent pour résoudre le problème. J’avoue que je n’ai pas trop aimé l’utiliser mais je pense que cela est dû à mon manque d’expérience. J’ai donc utilisé un vulgaire briquet et le résultat fut plutôt convaincant. Il reste quelques micro-bulles par-ci, par-là quand on regarde à la loupe mais quasiment aucune n’est visible à l’oeil nu. J’ai laissé sécher la canne montée durant 24 heures en la laissant tourner à 9 tours/minute.

fainl5

La canne finie sur sa housse en coton fait maison (elle aussi).

final1

E-Glass 7′ soie 5 de Graywolf. Léger, la canne ne pèse que 93 grammes…

Détail du porte moulinet en ronce.

Détail du porte moulinet en ronce.

final3

Détail de l’anneau d’agate et ses ligatures

final4

Détail d’une ligature vernie avec anneau monopatte.

final6

Les deux brins côte à côte sur leur étui en coton

J’ai pris le parti de faire un vernis très fin, le moins épais possible afin de ne pas alourdir la canne ni son apparence. Je n’aime pas beaucoup les ligatures en « ballon de rugby » comme on le voit souvent sur les cannes du commerce.

Il ne me reste désormais plus qu’à signer la canne. Je ne sais pas vraiment qu’écrire hormis les caractéristiques de celle-ci. Peut-être cela suffira t-il finalement ?

J’ai fabriqué l’étui qui lui sert d’écrin. J’ai choisi un tissu épais, de la toile de peintre bordé d’un liserai vert foncé. Grâce à l’aide de ma tendre moitié, cela fut fait en très peu de temps. La pose du biais était la chose la plus délicate à réaliser.
Si vous n’avez pas d’étui souple, n’hésitez-pas à en faire un vous-même, cela fait une économie substantielle sur le budget et il sera tel que vous le voulez. Si vous n’y arrivez pas, contactez-moi ! 🙂

J’ai eu l’occasion de lui faire son baptême de l’eau. La première prise fut un achigan à petite bouche d’environ 30cm qui m’a donné un combat digne de ma nouvelle canne. Quelques laquaiches ont suivi.
La fibre de verre est vraiment très agréable au feeling, tout se passe en souplesse. La canne ne manque cependant pas de nerf pour lancer une quinzaine de mètres d’une soie de 5, sans forcer et dans un bon tempo. Les fibres de verre actuelles sont loin de celles de grand-papa.
Cette canne est certainement de bonne qualité et m’apporte déjà beaucoup de plaisir sur l’eau. La satisfaction de l’avoir réalisée soi-même rajoute au plaisir. L’aventure valait le coup d’être tentée…
Prochaine réalisation, peut-être bien un blank Kabuto que mon ami Phil cache dans ses placards depuis quelques mois… 😉

Canne en fibre de verre : montage – 2e partie

Vous ai-je dis qu’en ce matin du 30 mars nous nous sommes réveillés avec 15cm de neige ?
Non pas que cela soit extraordinaire. mais plutôt que cet hiver, qui n’en finit pas de finir, pousse tout le Québec à bout de nerfs. Quatre mois et demi que ça dure !!! Vous me direz, ça laisse le temps de se consacrer aux activités d’intérieur comme le montage de mouches ou de canne… Même pas ! La sinistrose est telle que l’activité principale du Québécois consiste, l’oeil hagard, à regarder par la fenêtre tomber la maudite marde blanche comme on dit ici.
Bon, j’exagère un peu… Pas concernant l’hiver dont je suis plus qu’excédé, mais plutôt concernant les activités d’intérieur puisque j’ai tout de même monté quelques mouches (trop peu) et surtout j’ai décidé de reprendre le montage de ma canne en fibre de verre qui attendait depuis cet automne, dont j’avais brièvement parlé dans cet article.

La première phase du travail, après avoir suivi un cours avec Mario Comeau maitre monteur reconnu, a consisté à fabriquer un support de montage digne de ce nom. Je voulais un support robuste et stable qui soit complètement ajustable.

banc

Le banc de montage en merisier. Chaque élément est réglable, la tension du fil (2 bobines simultanées) est réglée par un ressort ainsi qu’un scion de canne en carbone.

Le système de maintien des bobines et de tension est la clé du succès pour le banc de montage. J’ai opté pour un un réglage de la tension simplifié avec un ressort pour ajuster la pression de la bobine. Le fil est maintenu en l’air par un scion en carbone récupéré sur ma canne Tenkara Kenpo (voir l’article)  qui m’a donné suffisamment de morceaux pour me permettre ce genre de bricolage… 🙂
Je suis très satisfait de mon banc, agréable à utiliser et facile à ajuster même durant le travail avec les boutons de serrage de chacun des éléments. Bref… « Y’avait plus qu’à » !

manche

Détail du porte-moulinet en ronce et métal noir anodisé et du brin de tête avec les ligatures pour renforcer la liaison.

CROCHET

Le crochet à mouche avec le « winding check » en acier. Les ligatures de l’anneau sont trop longues, je vais les refaire…

J’ai décidé de faire mes ligatures avec le fil Prowrap #207 « gold fish ». J’ai fait plusieurs essais avant de prendre cette décision, mais finalement, la simplicité s’imposait pour avoir une canne sobre et agréable au regard. J’ai terminé certaines ligatures avec un liseré de 4-5 tours de fil Prowrap #349 Merlot. J’aime l’association des deux couleurs, elle marque une finition supérieure et ajoute quelques points de contraste qui cassent la monotonie du ton sur ton des ligatures.

anneauagate

Détail de l’anneau en agate et de ses ligatures.

Cette première version des ligatures me satisfait moyennement. En effet, j’ai pris le parti de les faire relativement longues, voulant harmoniser celles-ci avec les ligatures de l’anneau d’agate, forcément plus longues. Les anneaux de tête sont relativement petits (1/0 pour le dernier avant le top) et de fait, des ligatures sur-dimensionnées (12mm) paraissent vraiment trop grandes.

ligatureanneau

La partie précédant l’entame de l’anneau est trop longue. 5 à 10 tours de fil suffiront amplement à stabiliser la ligature et à alléger le design et les contraintes sur le blank. À refaire ! 🙂

J’ai décidé de refaire toutes les ligatures en les ajustant plus près des anneaux. Je vais veiller à harmoniser la longueur de celles-ci. Quelques tours (5-10 maximum) de fil avant d’engager l’anneau suffiront à assurer la stabilité sans surcharger la canne (certes, on parle de quelques fractions de gramme, mais cela compte). Cette réduction de matériau devrait garantir une bonne flexion en minimisant la présence de vernis et ainsi ne pas perturber le travail du blank.

En conclusion, quasiment tout le travail est à refaire ! J’apprends ligature après ligature.
Même s’il s’agit de ma première canne montée, je ne veux rien négliger sur celle-ci et les heures passées à faire et défaire l’ouvrage ne seront que mieux récompensées lorsque, au milieu de la rivière, je serai fier de fouetter ma ligne avec une canne sur laquelle je n’aurai fait aucun compromis. 🙂

Montage de canne : 7′ soie 5, fibre de verre (1ere partie).

Ça y’est, j’ai reçu mon blank de chez Graywolf (Shane Gray), un blank en fibre de verre (E glass) de sept pieds pour soie numéro cinq !

blankfiberglass

La couleur orangée est du plus bel effet, il faut que je trouve désormais quelle parure lui adjoindre. Si vous avez des suggestions pour un assortiment de couleurs des ligatures, envoyez-moi un message, toutes les idées sont les bienvenues ! 🙂
Mon rêve serait de pouvoir y monter un porte moulinet en bambou style Kabuto (voir l’article) mais ils sont introuvables… Et je n’ai pas de tour à bois. 😦

J’ai commandé aussi le premier anneau en agate pour monter directement après le moulinet. C’est une magnifique pièce d’artisanat, ces anneaux étant réalisés entièrement à la main vu la fragilité du matériau.

anneauagate

Les couleurs de l’agate se marient merveilleusement avec celle du blank.
Le montage de la canne débutera en novembre à l’occasion d’un cours spécifique donné par les Moucheurs de Montréal.
Je vous tiendrai informés de l’avancement du montage au fur et à mesure.

C’est l’automne.

On ira, où tu voudras quand tu voudras…
Je sais ce n’est pas original mais il fallait bien trouver une façon de plugger « l’été indien » dans mon texte.
J’aime bien Joe Dassin. C’est kitch (quétaine comme on dit au Québec), c’est de la musique de « matante », un peu comme Aznavour mais j’aime bien.
En parlant de chanson, j’ai du Thiéfaine dans la tête. Pourquoi ? Aucune idée, il faudrait aller voir un psy pour comprendre. « La jambe de Rimbaud de retour à Marseille, comme un affreux cargo chargé d’étrons vermeils »… Romantique non ?
Enfin je ne suis pas là pour vous parler de ma discographie mais pour vous réveiller sur le fait que ça y’est ! On est en automne et pour de bon !
Ce soir j’ai voulu immortaliser ça, les feuilles rouges qui vont tomber. Le truc qui vous fait apprécier de vivre en appartement et de ne pas avoir un grand terrain plein d’arbres.

automne

Étang au bord de la route dans Lanaudière.

On a de la chance au Québec, depuis une semaine c’est à nouveau l’été, vous savez le fameux été des indiens que j’ai réussi à placer plus haut. On a même entendu chanter des cigales cet après-midi ! Si, si, juré ! Des cigales fin septembre au Québec mon bon monsieur ! Imaginez-vous ?!

Stdonat2909

Les arbres rouges en arrière plan du lac Ouareau.

Hier, j’ai passé une bonne partie de l’après-midi les pieds dans l’eau. C’est agréable les pieds dans l’eau quand elle est fraiche et que le soleil cogne comme en plein mois de juillet.

JiCidansleau

Sur un haut fond au milieu de la rivière des Mille-îles. (merci Phil pour la photo)

La pêche a été mauvaise. Personne, autant que nous fûmes, ne sortit le moindre poisson…
La pêche à Montréal (et dans toute la zone 8) ne ferme jamais. On a la chance de pouvoir taquiner le poisson (enfin il y a des périodes de fermeture par espèce) du printemps jusque z’au printemps comme dirait Brel.
J’ai des envies plus montagneuses que la morne plaine Montréalaise. Je n’ai pas pu assister à la réunion de vendredi aux MMM mais la présentation de « Trout unlimited » fut parait-il très intéressante, au point que j’ai très envie de participer à ce programme et d’aller visiter la rivière Chateauguay qui renait avec leur aide. http://www.chateauguayriverchapter.com/en/
Pourquoi ne pas aller y faire un tour bientôt, avant qu’il ne fasse froid pour de bon ? Affaire à suivre…

Septembre, c’est la rentrée pour le montage de mouches plus intensif. Enfin, c’est surement vrai quand on est à la retraite… Avec un petit poussin d’un an (bientôt), les journées sont bien remplies, si bien que malgré ma bonne volonté pour participer à des échanges, je n’ai pas le temps de me mettre devant l’étau pour honorer mon engagement. J’y arriverai, c’est sur !

Cette année, j’ai décidé, vu les nombreuses heures à ma disposition, d’innover et donc de me lancer dans le montage de canne. Je me suis inscrit afin de suivre un cours auprès des MMM au mois de Novembre. J’ai décidé de me monter une canne #5 en fibre de verre de 7 pieds. J’ai commandé le blank chez Graywolf (http://graywolfrods.blogspot.ca/) qui ne devrait plus tarder. Je travaille fort à décider quelle parure lui adjoindre : anneau en agathe, poignée cigare ou standard, liège grade « flor », porte moulinet en érable…
Autant de choix qui ne sont pas évidents quand on débute.
Je reviendrai dans le futur sur l’avancement du projet. Qui sait, peut-être un jour me demanderez-vous de vous monter une canne ? 😉

Comment retirer un élément collé à l’epoxy ?

Capsule bricolage : Comment enlever un élément collé à l’epoxy sur une canne en fibre de verre ?

Comme je vous le disais dans mon dernier article, j’ai fait l’acquisition d’une vieille canne en fibre de verre.
J’aime vraiment le feeling de celle-ci alors j’ai décidé de la remettre entièrement sur pied. Quelques points de colle, un bon nettoyage… Et au moins un anneau à changer afin de ne pas endommager la soie. Oui, mais comment faire pour décoller un petit bout de métal englué dans de l’epoxy sur un blank de fibre de verre relativement fragile ?
Face à ce genre de défi, on se retrouve vite comme une poule devant un couteau. Imaginez seulement le regard de la poule… C’est très con une poule !
Inutile de trop réfléchir, parfois il vaut mieux se renseigner.

Le forum fiberglass flyrodders est une véritable source d’information. Merci encore Phil de m’y avoir introduit. 😉
Question posée, réponse reçue quelques minutes plus tard.
Il faut chauffer ! En fait, il faut chauffer suffisamment mais pas trop ! Pas trop car la fibre de verre ne supporterait pas une chaleur trop intense mais suffisamment pour liquéfier l’époxy.
Donc me voilà équipé d’un fer à souder, de mon bout de canne et d’une petite pince.
Faire chauffer le métal « façon rôtissoire », en faisant tourner sans cesse pour bien répartir la chaleur. De temps à autre, oser une tentative d’extraction à l’aide de la pince.
Me voilà après quelques minutes avec un anneau décollé sans dommage, à la manière douce comme dirait Raoul (Audiard). 🙂

tiptop

Aussi simple que ça !