Une soie naturelle, de l’eau fraîche et des plumes.

Je l’avais dit lors d’un précédent article : un jour je me laisserai tenter par une vraie soie naturelle. Quand je dis « vraie soie naturelle », j’entends par là une soie constituée d’une âme (la tresse au coeur de la soie) faite de vraie soie naturelle, vous savez le petit fil des cocons du bombyx du mûrier.
Vous avez suivi mes essais, plutôt fructueux à mon sens, d’imprégnation d’un fil en nylon tressé pour fabriquer une ligne « semi-artificielle », à base d’huile de lin et de vernis d’époque. Vous me connaissez, la curiosité étant un vilain défaut et étant moi-même affublé de celui-ci, j’ai voulu voir ce qui se faisait du côté des vraies soies, afin de vérifier si tout ce qui se dit à leur propos était vrai.

Je veux mettre les choses au point tout de suite : récemment sur divers forums auxquels je participe, j’ai pu lire bien des choses et surtout des polémiques concernant un fabricant en particulier. Ce fabricant, nommé « Soies Antonio Perez » a essuyé moultes critiques voire insultes et a été purement et simplement exclu de quelques discussions. Je ne jugerai pas ce qui s’est passé, je ne connais pas les tenants et les aboutissants et chacun a ses raisons propres pour agir de la sorte.
Certes, on peut blâmer la communication parfois « agressive » voire déplacée aux yeux de certains sur les réseaux sociaux, de la part de cette société mais je pense qu’il s’agit plus d’un choc des générations entre une jeune personne d’une vingtaine d’années qui est à la tête de cette entreprise et un « establishment » plutôt vieillissant qui ne se gêne pas pour critiquer et remettre en cause le travail voire l’honnêteté d’un nouvel arrivant dans le paysage PALMiste.
Certes, un jeune qui arrive « avec ses gros sabots » et bouscule l’ordre établi dans un monde ou les acteurs n’aiment pas changer leurs habitudes, ça dérange.
Certes, il y a eu quelques maladresses dans la communication et surtout des grincements de dents quant aux tarifs proposés, souvent deux fois moins chers que la concurrence établie… On comprend alors mieux la levée de bouclier même s’il est difficile de comprendre la violence de certains propos qui sont allés jusqu’à remettre en cause l’origine et l’authenticité même des produits proposés.
La question à savoir s’il s’agissait de vraie soie naturelle a longtemps été mise de l’avant, vous imaginez bien, « il est impossible de sortir une vraie naturelle à si bon prix » !!! Les détracteurs en ont eu pour leur argent lorsque un forumeur a fait analyser un morceau de sa soie en laboratoire et a prouvé qu’il s’agissait bien de soie naturelle. Je ne remets pas sa parole en doute, le côtoyant sur des forums privés. De mon côté, je peux confirmer qu’après avoir fait brûler un petit morceaux de ma soie, ça sentait le cochon et non le plastique et ça brûlait lentement (le synthétique a tendance à brûler rapidement et à faire des petites boules en dégageant une odeur très caractéristique), indices généralement révélateurs de la présence de soie naturelle.

Bref, assez pour moi, je n’aborderai plus ce sujet et ne rentrerai pas plus longuement dans ces polémiques ! Je n’ai aucun intérêt dans cette société et les seules relations, désormais cordiales que j’ai avec, se limitent à celles d’un client envers son vendeur.

Le fait est que cette petite entreprise propose des tarifs et un service intéressants à mes yeux. Après plusieurs échanges, au début un peu spéciaux je l’avoue, ( je sentais bien que la réaction de Jeremy pouvait se résumer à « chat échaudé craint l’eau froide », la frontière que crée l’écran d’un ordinateur appelle à la prudence), une discussion cordiale et passionnée s’est installée et j’ai pu commander la soie qui correspondait à mes attentes.

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Ma soie de 3, couleur « camo » avec boucle finale.

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Nouvelle couleur camo proposée en 2015. Superbe !

J’ai choisi une soie numéro 3 « SPORT *** » de 20m en couleur « camo ». La couleur est du plus bel effet et casse avec la monotonie des soies conventionnelles. Aussi, je ne sais pas si l’argument tient mais cela peut présenter quelque chose d’un peu plus naturel pour le poisson, bien que celui-ci ne voie de la soie qu’une longue ombre chinoise…

J’ai eu l’occasion de l’essayer au cours de plusieurs sorties de pêche. Les promesses du fabricant quant à l’entretien minimal et le graissage sont tenues. En effet je n’ai jamais regraissé ma soie qui a pourtant assuré un flottaison parfaite pendant plus de 5h de pêche. Aussi, je ne l’ai pas sortie du moulinet pour la faire sécher à la fin de la journée, je n’ai rien fait de plus que je ne fais avec mes soies synthétiques : simplement la nettoyer sommairement et la graisser le lendemain. Le rodage s’est fait principalement selon la méthode donnée par le fabricant, graisse, « tripotage » et graisse durant de longues minutes… Je sentais la soie s’assouplir un peu plus au fil des longues heures de pêche.

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Première sortie et première prise en sèche pour ma nouvelle soie, en ce milieu d’automne.

J’aime beaucoup le feeling qu’elle procure avec ma petite canne en fibre de verre #3 (blank Lamiglas). La soie glisse parfaitement dans les anneaux sans aucune résistance et en laissant entendre un doux son de frottement. La puissance de lancer est excellente pour une parallèle (d’après ma petite expérience de lanceur) et les posers sont beaucoup plus délicats que ceux que je faisais avec mes synthétiques. Son diamètre étant inférieur aux soies en plastique, elle travaille mieux lorsqu’il y a du vent. En somme, je suis conquis par cette soie naturelle !

Jeremy et son père proposent aussi d’autres produits (je vous laisse visiter son site www.antonioperez.fr)  : des cannes en bambou refendu, des moulinets, boîtes à mouches, etc. et surtout, ce qui a attiré mon attention, quelques belles plumes pour le montage. Il propose par exemple des superbes pelles de pardo de León d’origine contrôlée. Je lui ai demandé de me vendre une sélection de plumes et je ne fus pas déçu en ouvrant mon colis.

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Hommage à Rafaél Del Pozo et son livre « Mouches pour la pêche ».

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De magnifique pelles de pardo « flor de Escoba »

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Plumes de dinde teintées.

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Une beau choix pour les corps des petites mouches. Plume de dinde « olive ».

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Plumes de dinde aux mille reflets.

La société Antonio Perez propose des plumes de dinde provenant de son élevage personnel. Ces plumes sont utilisées entre autres pour le montage d’ailes de mouches, les biots et les fibres des rémiges qui peuvent être considérées comme des substituts de condor servent par exemple au montage des corps. Toutes les plumes reçues sont de très belle qualité. Ne me reste plus qu’à les utiliser pour monter quelques mouches que je pendrai sans scrupule au bout de ma soie naturelle à l’ouverture de la saison prochaine…

PS : Cet article n’est pas un « publi-reportage » et si je n’avais pas été (ou dans l’avenir ne serai pas) satisfait des produits et du service, je l’aurais dit (et le dirai)  sans ambages. Je l’ai déjà fait dans le passé pour d’autres produits… C’est quand même fou qu’il faille se justifier quand on écrit quelque chose de bien concernant un produit décrié…
Sinon, ceux qui veulent voir l’ensemble des produits Antonio Perez, c’est par là : www.antonioperez.fr

Canne en fibre de verre : montage d’une 7′ #5 – Fin !

Je n’ai pas chômé durant mon absence virtuelle sur ce blog. Enfin pas tous les jours…
Je me suis pris en main pour terminer la canne 7′ soie 5 dont je vous ai déjà parlé précédemment. J’ai refait une grande partie des ligatures, pris soin de les faire « by the book » : toujours terminées sur le même axe, taille identique, vérification de la position des anneaux quasiment au millimètre… J’ai pris mon temps mais j’ai fait de mon mieux.

L’étape du vernis m’angoissait un peu. En fait, ce n’est pas l’étape la plus difficile même s’il faut prendre soin de respecter quelques règles. J’ai commencé par fabriquer mon tour à séchage avec un moteur 9 tours/minute commandé sur eBay et d’y monter un système d’assemblage « auto-centré » fait à partir d’un bouchon en PVC, de quatre vis nylon et de deux élastiques forts. Il suffit de serrer l’embout de la canne entre les élastiques et le tour est joué… La canne se centre toute seule sur son axe de rotation et le séchage ainsi que la pose du vernis en sont d’autant optimisés puisque aucun à-coup ne se fait sentir.
Pour le vernis, j’ai choisi le Flex Coat High Build qui permet une bonne protection sans nécessiter une multitude de couches. Flex Coat garantit un travail parfait en une seule couche. J’en ai fait deux. Cependant j’ai dilué mon époxy (car en fait il s’agit d’une résine époxy, pas d’un vernis) avec de l’alcool éthylique pur. La première couche, qui doit imprégner le fil a été diluée à 25%, la seconde à 10%. Il faut vraiment réaliser des mélanges très précis, l’utilisation de mini seringues graduées au 1/10 de ml n’est pas un luxe…
J’ai été confronté au problème des micro bulles dans la résine. La température ambiante estivale étant plutôt propice à un bon mélange de l’époxy, je n’ai pas jugé nécessaire de chauffer les composants avant. J’aurais peut-être dû car j’ai retrouvé une multitude de micro-bulles sur mes ligatures. Certes, quand je dis micro-bulles, j’avoue que j’ai regardé chacune des ligatures à la loupe après les avoir vernies. J’ai une lampe à alcool que certains utilisent pour résoudre le problème. J’avoue que je n’ai pas trop aimé l’utiliser mais je pense que cela est dû à mon manque d’expérience. J’ai donc utilisé un vulgaire briquet et le résultat fut plutôt convaincant. Il reste quelques micro-bulles par-ci, par-là quand on regarde à la loupe mais quasiment aucune n’est visible à l’oeil nu. J’ai laissé sécher la canne montée durant 24 heures en la laissant tourner à 9 tours/minute.

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La canne finie sur sa housse en coton fait maison (elle aussi).

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E-Glass 7′ soie 5 de Graywolf. Léger, la canne ne pèse que 93 grammes…

Détail du porte moulinet en ronce.

Détail du porte moulinet en ronce.

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Détail de l’anneau d’agate et ses ligatures

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Détail d’une ligature vernie avec anneau monopatte.

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Les deux brins côte à côte sur leur étui en coton

J’ai pris le parti de faire un vernis très fin, le moins épais possible afin de ne pas alourdir la canne ni son apparence. Je n’aime pas beaucoup les ligatures en « ballon de rugby » comme on le voit souvent sur les cannes du commerce.

Il ne me reste désormais plus qu’à signer la canne. Je ne sais pas vraiment qu’écrire hormis les caractéristiques de celle-ci. Peut-être cela suffira t-il finalement ?

J’ai fabriqué l’étui qui lui sert d’écrin. J’ai choisi un tissu épais, de la toile de peintre bordé d’un liserai vert foncé. Grâce à l’aide de ma tendre moitié, cela fut fait en très peu de temps. La pose du biais était la chose la plus délicate à réaliser.
Si vous n’avez pas d’étui souple, n’hésitez-pas à en faire un vous-même, cela fait une économie substantielle sur le budget et il sera tel que vous le voulez. Si vous n’y arrivez pas, contactez-moi ! 🙂

J’ai eu l’occasion de lui faire son baptême de l’eau. La première prise fut un achigan à petite bouche d’environ 30cm qui m’a donné un combat digne de ma nouvelle canne. Quelques laquaiches ont suivi.
La fibre de verre est vraiment très agréable au feeling, tout se passe en souplesse. La canne ne manque cependant pas de nerf pour lancer une quinzaine de mètres d’une soie de 5, sans forcer et dans un bon tempo. Les fibres de verre actuelles sont loin de celles de grand-papa.
Cette canne est certainement de bonne qualité et m’apporte déjà beaucoup de plaisir sur l’eau. La satisfaction de l’avoir réalisée soi-même rajoute au plaisir. L’aventure valait le coup d’être tentée…
Prochaine réalisation, peut-être bien un blank Kabuto que mon ami Phil cache dans ses placards depuis quelques mois… 😉

Le Tenkara, vous connaissez ?

J’aurai l’occasion d’en parler longuement plus tard mais je ne peux cacher plus longtemps l’intérêt que je porte à cette technique japonaise de pêche à la mouche appelée Tenkara.
Très proche dans l’esprit de la pêche au toc que je connais très bien, l’ayant pratiquée depuis mon plus jeune âge, le tenkara est plus qu’une technique, c’est une philosophie, une façon de penser et d’agir.
S’il devait y avoir un seul mot pour définir le Tenkara, ce serait « simplicité ». Une canne, un leader, un bas de ligne et une mouche, pas de moulinet, rien d’autre.
Certains se plaisent à raconter que quelques grands maîtres du Tenkara japonais n’ont jamais pêché qu’avec un seul modèle de mouche durant toute leur vie. Le célèbre « match the hatch » n’a pas vraiment de raison d’être en l’occurrence, tous les efforts étant concentrés sur la présentation.
L’expérience donne du crédit à cette approche même s’il convient tout de même de relativiser.
Avant de me lancer dans l’achat d’une canne Tenkara, difficilement trouvable au Québec et souvent vendue hors de prix ailleurs qu’au Japon, j’ai voulu m’imprégner de cette technique, de cette culture, via quelques lectures et notamment l’excellent guide « Tenkara: Radically Simple, Ultralight Fly Fishing« . J’ai aussi commandé sur le site américain http://www.tenkaraflyshop.com quelques mouches, montées dans l’esprit Tenkara avec des techniques qui lui sont propres comme les hackles inversés.

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Quelques beaux exemplaires de mouches Tenkara Sakasa Tebari.

J’ai eu plaisir à communiquer avec Jim, le propriétaire de cette petite compagnie qui propose des produits de première qualité. Les mouches sont très bien montées et paraissent solides, la finition impeccable. J’ai commandé quelques exemplaires typiques du Tenkara, montés sur des hameçons sans oeil, avec une boucle d’attache en soie : de toute beauté.
Je vous recommande ce site pour l’achat de vos mouches Tenkara. Cerise sur le sundae, Jim offre une petite boîte en bois, à l’achat de 12$ et un modèle légèrement plus grand pour toute commande de 18$ et plus…

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La boîte offerte à l’achat de mouches.

Jim produit à la main des boîtes à mouches en bambou d’une beauté indéniable et il espère pouvoir proposer bientôt des blanks et des cannes entièrement faites de bambou recuit. J’attends cela avec impatience…

Super Fly, (la dernière) fin de l’histoire.

Je vous avais parlé lors d’un précédent article, de la qualité douteuse des plumes de perdrix de la marque Super Fly.
Je vous avais aussi informé que la marque Super Fly, basée à Edmonton en Alberta, avait pris très au sérieux ma plainte et avait promis de se faire pardonner en m’envoyant un petit dédommagement. C’est chose faite puisque la semaine dernière j’ai reçu par UPS un colis de leur part. Et quel colis !!!
Je trouve leur démarche courageuse car il n’est pas commun de voir une société de distribution reconnaitre ses torts (ils ont bloqué tout un stock identique à celui incriminé qui était destiné à la vente) et de travailler sur le champ, afin d’améliorer la qualité de ses produits. On appelle ça le service à la clientèle. Ça fait du bien de ne pas se sentir comme trop souvent, le dindon de la farce…

J’ouvre donc le colis et qu’y trouvais-je ?
– Une casquette Superfly.
– Un paquet de plumes de perdrix de bonne qualité celui-là ! 🙂
– Un mousqueton en forme de poisson, enfin j’imagine que c’est pour attacher du stock sur la ceinture des waders ou sur le gilet.
– QUATRE paquets de différentes couleurs de CDC « Marc Petitjean » de 1gr !
– Une belle carte d’artiste avec un gentil mot signé de la main du « sale coordinator » Joe et de la présidente de Superfly Janna, avec, cerise sur le sundae, un petit mot en français…

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Pas de doute, Superfly sait satisfaire ses clients et les prend au sérieux.

Thank you very much Joe, Janna and Superfly. 😉

Plumes de perdrix, suite et fin.

Comme j’en avais fait part dans mon article « du foutage de gueule« , j’ai contacté la compagnie Super Fly pour les sensibiliser sur la mauvaise qualité des plumes de perdrix qu’ils vendent en sachet.
J’avais eu la promesse de la part d’un des responsables, d’avoir des nouvelles rapidement quant au problème que je soulevais.
Chose faite puisque ce weekend, j’ai reçu un mail me confirmant qu’après vérification du stock disponible dans leur entrepôt, la vente de ce produit allait être stoppée sur le champ jusqu’à ce que la qualité fournie par leur sous-traitant satisfasse aux critères d’exigence  que Super Fly impose à sa gamme de produits.

En outre, la marque s’engage à m’envoyer « un petit cadeau » pour se faire pardonner du « dérangement ».
En conclusion : tout est bien qui finit bien, la marque Super Fly fait montre de sérieux dans la gestion de ses clients et a l’air de se préoccuper de la satisfaction de ceux-ci.
Cela montre aussi qu’il ne faut pas hésiter à contacter les fabricants quand la qualité escomptée n’est pas au rendez-vous.

Je n’ai rien à dire de plus que bravo et merci Super Fly ! 😉

 

Des plumes teintes, des plumes « bio ».

Teindre, verbe du troisième groupe : je teins, tu teins, il teint… Participe passé du verbe : teint. Adjectif : teint, teinte.
Juste un petit rappel de conjugaison simplement pour me faire comprendre par le plus grand nombre car j’entends et lis trop souvent le terme « teindu » et autres joyeusetés pour signifier le fait qu’un objet a fait l’objet d’une teinture. Voilà c’est fait, passons à l’essentiel:
Vous avez sûrement remarqué qu’on ne trouve pas toujours les couleurs désirées pour nos matériaux de montage.
Il existe divers produits, distribués par certaines marques dont la plus connue est Veniard, destinés à teindre les plumes, poils etc. . Ces produits sont relativement chers et éventuellement chimiques.

Il existe aussi des méthodes alternatives et naturelles que j’appellerai « bio », qui permettent d’obtenir des résultats très probants sans se ruiner. Cela vous en coûtera quelques sacs d’épices, mais finalement, ça n’est pas cher payé quand on voit le résultat. J’ai cherché sur Internet diverses recettes et j’ai trouvé quelques pistes intéressantes, suffisamment du moins pour tenter l’expérience.
Je voulais teindre en jaune quelques plumes de malard et de sarcelle afin de créer des « substituts » de canard branchu, nécessaires au montage des Gordon Quill. Une fois lancé, j’ai décidé de « sacrifier » quelques quills de paon que j’avais ébarbés dans mes moments de grande solitude, afin de voir comment ceux-ci réagissaient à la teinture… Certains conseillent de laver les plumes et les quills avec un savon doux (savon a lessive genre Woolite) avant de les teindre.  Je ne l’ai pas fait car cela ne me semblait pas nécessaire vu l’excellent état de mes matériaux.

La recette est simple : Prendre 500ml d’eau, les faire chauffer. Quand l’eau commence à être relativement chaude, y verser une cuillère à soupe (15ml) de vinaigre d’alcool et la quantité désirée de colorant. En l’occurrence j’y ai versé environ 2/3 de cuillère à soupe (soit 10ml) de curcuma. Bien remuer. Quand l’eau commence à frémir, arrêter le feu et y plonger ses plumes, poils, etc.
Le temps de trempage dépend de la teinte que vous voulez obtenir. J’ai laissé tremper les miennes environ une minute trente. (1)
Autant dire qu’il faut une certaine expérience et pas mal d’essais/erreurs pour parvenir à ses fins. Rincer abondamment à l’eau froide. Idéalement, faire tremper quelques minutes dans un bac d’eau froide. Laisser sécher à l’air libre.

Les plumes avant et après. Le curcuma produit une belle teinte jaune dorée.

Les plumes avant et après. Le curcuma produit une belle teinte jaune dorée.

Le résultat que j’ai obtenu est assez encourageant, aussi bien pour les plumes que pour les quills de paon.

Le curcuma produit une teinte intermédiaire jaune/vert olive sur les quills de paon.

Le curcuma produit une teinte intermédiaire jaune/vert olive sur les quills de paon.

Bien que la teinture jaune sorte un petit peu trop foncée sur les plumes, par rapport à mes attentes, je suis assez satisfait du résultat.

On peut essayer diverses recettes pour obtenir les couleurs désirées : curcuma (jaune), paprika (rouge/orange), teintures alimentaires (quelques $ dans les supermarchés) et même certains utilisent les poudres « Kool Aid » (poudres de préparation pour boisson sucrées, dont j’ignore la disponibilité en Europe) qui font à priori des merveilles !  Tapez « dyeing with Kool Aid » et vous trouverez des dizaines de sites de tricot qui expliquent comment faire. 😉

Bonne teindure, oops pardon teinture ! 😉

(1) : Un conseil : disposez un large tamis (ou chinois, tout ce qui a des mailles fines en métal) trempé dans votre solution de teinture avant d’immerger les plumes et quills. Vous vous éviterez bien des désagréments quand il s’agira d’aller à la pêche dans une solution plutôt opaque et très chaude…

Du foutage de gueule…

Vous le savez, les matériaux destinés au montage de mouches sont souvent très chers.
La mode des implants capilaires à base de hackles de coq ne fait rien pour arranger l’affaire et l’on trouve désormais des cous de qualité tout juste moyenne à des prix exorbitants. Ne cherchez pas un cou grizzly Metz ou Whiting Farms de bonne qualité en dessous de 70-80$ CAN… Ça commence à faire cher la plume…
La solution de repli, quand on ne veut pas investir toutes ses économies dans une peau complète ou un cou de bonne qualité, consiste à acheter des petits paquets de plumes sélectionnées qui suffiront pour la majorité des monteurs. Cependant, là encore, le prix à la plume peut être quelque peu prohibitif.
Récemment, sur le forum gobages, un « gobnaute » a poussé un coup de gueule concernant des plumes de perdrix achetées en sachet. Il n’a pu exploiter que très peu de ces plumes alors que le dit paquet se vend tout de même à un prix assez élevé. Il n’en fallait pas moins pour que ma curiosité soit piquée et que j’achète à mon tour un de ces petits paquets, estampillé d’une marque très connue dans le monde du montage de mouche. J’ai voulu trier le bon grain de l’ivraie et là, comme mon « gobnaute » le disait très justement, on frise le foutage de gueule.

À droite, les "plumes" presque exploitables, à gauche les déchets...

À gauche, les « plumes » presque exploitables, à droite les déchets… Et j’ai été très « généreux » dans le tri, bon nombre de plumes sont inexploitables.

Je me suis contenté de trier les plumes qui sont entières et qui correspondent à peu près à ce que la description nous laisse présager. Inutile de dire que même dans ce petit tas de plumes triées, bon nombre sont cassées, partiellement ébarbées et quasi inexploitables.

En conclusion : même si cela est plus cher, n’hésitez pas à acheter un cou ou une peau complète, vous en aurez bien plus pour votre argent ! Si toutefois vous penchez encore pour les petits paquets comme celui-ci, n’hésitez pas à l’ouvrir avant de l’acheter et à vérifier si la qualité et la quantité valent le prix annoncé ! En l’occurrence ça ne le valait pas.
Quant à moi, je m’empresse de communiquer avec Super Fly pour leur demander une explication…

To be continued… 😉

Edit : voir la fin de l’histoire dans l’article « Superfly, la (dernière) fin de l’histoire »,

Fil fin et fort.

Au hasard d’une commande sur eBay, j’ai voulu essayer un nouveau fil de montage très fin. Les fils inférieurs au 8/0 sont souvent très fragiles et déconseillés aux monteurs imbibés de caféine.
La (jeune) marque danoise Veevus propose une gamme de fils de montage, apparemment très résistants qui vont du 6/0 au 16/0. Emir Ceric, le créateur, prétend que son fil 14/0 est aussi résistant qu’un fil 8/0 de chez UNI.

Fil Veevus 14/0 en bobine de 100m.

Force est de constater que cela est certainement vrai. Le fil 14/0 de Veevus, malgré son diamètre théoriquement inférieur est vraiment très solide. J’ai monté quelques mouches avec ce nouveau fil et n’ai eu aucun problème de casse même après quelques contacts avec la pointe de l’hameçon !
Pour être franc, en juxtaposant le UNI 8/0 et le Veevus 14/0, il est difficile de voir réellement une différence de diamètre. Il faut dire que lors du test, les fils étaient détendus et de fait les fibres peu serrées. Je suppose qu’avec l’enroulement lors du montage, les fibres se resserrent car le gain en finesse devient alors évident et la finition bien meilleure.
Côté prix, le Veevus est tout de même beaucoup plus cher que ses concurrents. La bobine de 100m se détaille aux alentours de 3.20$ alors qu’une bobine de 200 yards UNI 8/0 se vend en dessous de 2.00$.

Pour ce qui est des correspondances et de la signification des chiffres que l’on trouve sur les bobines des différents fils de montage, je vous renvoie vers un excellent document produit par le Capital District Fly Fisher Inc. où tout est clairement expliqué et où l’on s’aperçoit que les chiffres sont parfois trompeurs…

Colle UV et finition.

Ne vous êtes-vous jamais posé la question, devant la finition impeccable de certaines mouches,  à savoir comment font les monteurs « professionnels » pour arriver à un tel niveau de perfection ?
Je me la suis longtemps posée en badant les têtes de certaines mouches qui sont généralement dans des cadres, des mouches à saumon pour la plupart. Mais quel est le secret ?
Certains sites voire certains livres font l’apologie du vernis. En somme, il suffit de passer plusieurs couches de vernis successives et le tour est joué. Vous avez essayé ? Moi oui et je peux affirmer alors que c’est de la foutaise. On peut y arriver, sûrement mais au prix de combien d’efforts et combien de temps (et combien de couches) ?
Aussi, une piste plus intéressante me renvoyait vers la colle epoxy.
Je me suis déjà amusé à fabriquer des poissons du type « Rapala » et je peux vous dire qu’il faut vraiment du métier pour obtenir un beau rendu car la finition de ce genre de leurre dépend de l’aspect de la couche d’epoxy appliquée sur la peinture. Évidemment, il faut faire sécher le tout sur une roue de séchage (cela fera l’objet d’un prochain article). Mais c’est au niveau de la finition que le bât blesse car l’epoxy a la mauvaise idée d’être livrée en deux composants qu’il faut mélanger avant application. Or, lorsqu’on procède, des micro-bulles d’air ont une fâcheuse tendance à s’immiscer dans le mélange, donnant à votre poisson l’impression d’avoir une peau d’orange.

Mon premier leurre artificiel en balsa. La finition n’est pas aussi belle qu’un vrai leurre du commerce. Un manque flagrant d’expérience…

Il existe une colle epoxy UV qui a la particularité de durcir instantanément lorsqu’elle est exposée à un flux important d’Ultra-Violets. Cette colle permet de faire des têtes et de monter certains modèles de nymphes (dos des gammares surtout) de manière très convaincante. Elle a deux gros avantages : elle ne nécessite aucune préparation et elle durcit instantanément.
Après avoir cherché longtemps sur le net, j’ai commandé cette colle, distribuée par Loon Outdoors. Elle paraissait la plus appropriée et une des moins chères parmi les dizaines de produits similaires que l’on trouve notamment sur eBay.
Là où ça se gatte niveau du prix, c’est quand le distributeur veut nous vendre une petite lampe UV spécifique sous prétexte qu’il faut « les bons UV »  pour faire réagir la colle. Les « bons UV » se monnayent très (trop) cher à mon goût, si cher que l’aveuglement qu’ils ne manquent pas de provoquer (attention, réel danger chez les jeunes enfants) ne vous permettra pas de voir le pigeon qui est en vous.
Évidemment, j’ai commandé une petite lampe UV sur eBay pour la modique somme de 3.30$ frais de port inclus et celle-ci fonctionne à merveille. Ne vous faites pas avoir…

Environ quinze fois moins chère que celle ventée par Loon mais d’une redoutable efficacité.

Côté résultat, qu’est ce que ça donne finalement ?
J’ai pu expérimenter la colle sur la tête des Matane Spéciales montées pour le swap.

Détail (très fortement grossi) de la tête finie à l’epoxy UV.

J’avoue que je suis tombé sous le charme de cette colle car elle est facile à appliquer, reste malléable aussi longtemps qu’elle n’a reçu la dose d’ultraviolets nécessaire (évitez de travailler en plein soleil) et fige vraiment en quelques secondes sous l’effet de la lampe.
Il est facile de faire des têtes régulières en faisant quelques tours avec l’étau avant d’exposer aux rayons UV. La colle a quand même une bonne consistance et ne coule pas facilement. Elle s’égalise autour du fil de montage sous l’effet de la rotation. Il est toujours temps de la travailler avec une pointe afin de l’appliquer régulièrement, à ras le hackle.

Cette colle peut tout aussi bien être utilisée pour certains montages qui nécessitent un point d’encrage supplémentaire, c’est avant tout une vraie colle epoxy.
Très plaisante à travailler, il suffit de maintenir la partie à coller d’une main et d’exposer quelques secondes aux rayons UV afin de stabiliser le montage. Et voilà !
Cela évite bien des tracas quand on compare avec des colles « normales » où il s’agit de maintenir pendant des heures un petit composant en équilibre afin que la colle puisse sécher.
Que du bonheur ! 🙂

Le poste de travail.

Les nuits sont longues…
Vous me direz, nous venons tout juste de passer à l’heure d’hiver et les soirées sont aussi courtes que les moments de plaisir dans la commission Charboneau (pour les lecteurs hors du Québec, il s’agit d’une commission qui est en train de foutre un méchant bordel dans le paysage politique local. Par exemple les maires de deux des trois plus grandes villes du Québec dont Montréal, ont déjà donné leur démission, mouillés dans les affaires avec la mafia).
En fait, je vous parle de la commission Charboneau car avec un nouveau né, les nuits sont longues… Et les programmes TV désespérément insipides à une heure avancée de la nuit, où finalement seule la fameuse commission passe en boucle. Le paradoxe dans tout ça est que je pensais, avant de le vivre, devoir passer des nuits blanches en cherchant des occupations tout en attendant que bébé veuille bien dormir. Foutaise ! Vous essayerez de faire quelque chose de vos mains avec un nouveau né dans les bras !
Toujours est-il qu’afin de ne pas sombrer dans le baby-blues, je me suis décidé à participer à un SWAP. Monter une quinzaine de mouches à cette occasion m’oblige donc à rester actif et à penser à autre chose qu’aux biberons. J’ai choisi de monter la Matane Spéciale, mais cela fera l’objet d’un prochain billet.

J’ai organisé depuis quelques mois un poste de travail afin de pouvoir pratiquer le montage en toute tranquillité et surtout en ayant sous la main tout ce dont j’ai besoin quand l’envie irrépressible de monter une mouche me prend. J’aime l’idée d’un poste de travail fixe où l’organisation simplifie les manipulations. Je voulais un poste de travail qui puisse être fermé, le montage de mouches étant une discipline qui comporte tout de même quelques objets dangereux pour un enfant, à commencer par les hameçons.

Le poste de travail de montage de mouches.

Un beau foutoir mais un espace fonctionnel

Ce genre de meuble est tout à fait approprié au montage et permet d’être fonctionnel en quelques secondes. Rien de pire que de perdre de précieuses minutes à sortir tout le matériel et surtout à chercher le matériau ou l’outil qui convient, sans jamais le trouver.
Finalement, pour quelques dizaines de dollars, il est possible d’organiser un coin pour soi, quand cela est possible et d’avoir du plaisir mais surtout de profiter des quelques minutes de répit que vous laisse bébé, pour tourner quelques hackles…

Les nuit sont longues… Et l’hiver s’en vient.

Porte-bobine et porte-outils en bois.

Le Québec est plein de ressources !
Bien sur, le cliché du bucheron québecois à chemise à carreaux perdure.
Je le dis pour les Français qui lisent ce blog : non, nous n’avons plus de gros bucheron à chemise rouge, non nous ne vivons pas sous terre l’hiver à Montréal, non les indiens des premières nations du Québec n’ont jamais eu de plumes sur la tête ni le tipi comme habitation (ma chérie me précise que c’était des wigwam faits de branches de sapin, pour les quelques tribus nomades), non il n’y a pas de motoneige qui roule dans les rues de Montréal ni de loups ou d’ours et encore moins d’igloos…
Oui par contre il y a des artistes (Cirque du Soleil, Juste pour rire, Ubi soft, etc.) et des gens qui savent faire des choses formidables de leurs mains.

J’ai eu la chance de rencontrer Michel qui, en plus d’être un fervent moucheur, sait travailler le bois. Je lui ai commandé des porte-bobines et un porte-outils qu’il a réalisé sur mesure pour moi.
En plus d’être pratiques et solides, ils sont beaux !

Le porte-bobines permet d’accueillir 50 bobines au format UNI et le porte-outils une quinzaine d’outils plus des emplacements pour les flacons, égaliseurs de poils, etc.
J’utilise aussi un « tourniquet » à cristal-flash de sa réalisation, très pratique et très beau.

Modification en date du 23 mars 2015 : Malheureusement, Michel ne propose plus ses porte-bobines. J’ai régulièrement des demandes pour en acquérir… Il existe désormais des modèles similaires vendus dans les magasins de pêche à la mouche.

Comment photographier ses mouches. Partie I : Le matériel.

Je ne prétends pas avoir la recette miracle pour photographier les mouches. D’ailleurs il y a des photos bien plus belles et surtout bien plus originales que les miennes.Voilà la clef du succès : l’originalité.
Certes, on se retrouve très limité par la mouche elle même. Difficile de faire original sans être répétitif quand il s’agit de trouver un support qui permette d’enfoncer facilement un hameçon. Le bouchon de liège ou la souche ont vite fait d’être redondants quand il s’agit de photographier 50 voire 100 modèles différents.
Pour l’instant, j’ai pris le parti de photographier les mouches sur l’étau, telles qu’on les voit lors du montage. Ce choix a l’avantage de montrer la mouche sous le meilleur angle qui soit car rien n’oblige à garder un cadrage statique et de ne pas tourner autour de l’étau. En outre, l’étau rotatif permet de disposer la mouche très précisément afin de lui donner l’angle voulu.
Je vais donc décrire quelle méthode employer pour photographier au mieux ces petites mouche qui ne font parfois pas plus que quelques millimètres de long.

  • Le matériel

Bien sur, il faut un appareil photo. Peu importe lequel, pourvu qu’il soit capable de faire des photos Macro afin de cadrer au plus près un si petit sujet. N’oubliez pas de mettre la position de mise au point en position « Macro » si vous possédez un compact ou un bridge.
L’idéal est d’utiliser un appareil photo reflex avec un objectif Macro qui puisse descendre au rapport 1:1. Les photos de ce blog ont été réalisées avec un objectif 100mm f/2.8 Macro Canon qui permet de photographier au rapport 1:1. Pour ceux qui se demandent ce qu’est ce satané rapport 1:1 dont je parle, cela veut simplement dire que l’objectif est capable de donner une image sur le capteur (ou le film à l’époque…) de taille identique au sujet.
L’appareil photo devra être tenu par un trépied. Là encore, pas de règle précise si ce n’est qu’il est important d’adapter la taille du pied à l’appareil photo afin d’avoir une bonne stabilité. Par exemple, on évitera les mini pieds de table pour tenir un gros reflex avec un objectif de 800 gr… Il existe des centaines de pieds photo, je vous laisse aller voir chez votre revendeur préféré afin de trouver le votre.
Il est intéressant de disposer d’un deuxième pied photo, plus léger, de style « gorillapod » pour y disposer le flash et pouvoir l’orienter à sa guise.

Le fond blanc peut être fait d’une feuille de papier blanc comme l’on trouve dans tous les magasins d’art plastique (Omer de Serres au Québec, Rougier Plé en France…). On peut aussi utiliser des rouleaux de nappes en papier ou simplement des feuilles de format suffisant pour couvrir le champ. N’oubliez pas qu’une mouche ce n’est pas très gros, la plupart du temps une feuille blanche A4 (ou lettre au Canada) suffira. On peut aussi acheter de très dispendieux fonds photographiques spécialement conçus pour qui ont l’avantage d’avoir une surface matte et sont lavables. C’est cette solution que j’utilise car j’ai des fonds de ce type, héritage de mon ancienne activité professionnelle… 😉

Enfin, le flash, outil très utile voire indispensable dans notre cas… Si vous n’avez pas de flash externe (flash de type cobra que l’on visse sur l’appareil photo), vous pouvez utiliser le petit flash intégré de l’appareil mais la lumière n’est pas très belle et ce genre de flash produit des ombres pas toujours très esthétique. Si vous ne possédez pas de flash indépendant de votre appareil photo, je vous suggère plutôt d’utiliser une lampe de bureau que vous pourrez orienter à volonté et surtout qui va engendrer une lumière plus douce de par sa plus grande surface d’éclairage. N’oubliez pas d’ajuster la balance de couleur sur votre appareil photo en fonction de la source (Tungstène symbolisé par une petite ampoule pour des lampes de bureau, Flash pour le flash ou manuel si vous maitrisez les différentes sources de lumière)
Dans le cas d’un flash ou d’une lampe, il convient de diffuser la lumière par l’intermédiaire d’un papier calque ou d’une petite boite à lumière pour flash comme les excellents produits Lumiquest que j’utilise sur mon flash 430EX Canon. Ces accessoires ne sont pas très chers et font vraiment un très bon boulot.

Voilà, le décor est planté, reste maintenant à voir comment procéder… À suivre…

Le grand Buff.

Vous ne me connaissez peut-être pas encore très bien mais j’ai souvent un goût immodéré pour les trucs inutiles et originaux. Vous savez, le genre de truc qu’on aurait aimé inventer mais dont on s’est fait piquer l’idée tellement elle est ridicule.
Le Buff est un de ceux-là.
Pensez-y bien : vendre 30$ un morceau de tissu synthétique d’environ cinquante centimètres de long, cousu en forme de tube ! Ma grand mère m’avait tricoté quelque chose du genre quand j’avais douze ans, elle voulait que je passe l’hiver au chaud. Ceci dit, je l’avais vraiment passé au chaud l’hiver, je n’étais pas sorti de peur du ridicule. J’ai grandi depuis…

Là où ça devient génial c’est que le marketing de ce truc veut nous le faire passer pour bien plus qu’il n’est : un vulgaire morceau de tissu !
Je ne sais pas si vous avez regardé le site internet mais les « chargés de création » ont dû passer des heures enfermés dans une pièce avec de la Vodka et des stupéfiants, façon conclave, avec pour seul mot d’ordre : « vous ne sortez pas d’ici avant de trouver au moins 10 façons de mettre ce bout de tissu autour de votre tête ». Puis la petite fumée blanche est apparue…

J’avoue avoir un faible pour le modèle Brown Trout, on ne se refait pas… J’avoue aussi que le modèle « officiel » de Fly Nation a de la gueule. Peut être que j’espère inconsciemment qu’ils fournissent à l’achat une photo dédicacée d’April Vockey ?

Ça a de la gueule non ?

Le Buff « Fly Nation »

Le pire dans tout ça c’est que je sais pertinemment que j’aurais l’air d’un con avec ça autour du cou. Le seul argument auquel je m’accroche désespérément pour ne pas que mon amour se moque trop fort de moi le jour où je vais franchir le pas, est celui de la protection UV et éventuellement anti moustiques. C’est maigre mais c’est le prix à payer pour avoir l’air en paix avec un préservatif fantaisie autour du coup, sur le bord de l’eau…

Mon étau Villeneuve à moi, rien qu’à moi !

J’avais laissé entendre, lors de la présentation de l’étau Villeneuve, que celui-ci pouvait subir quelques améliorations afin de le rendre encore plus agréable et efficace.

Tout d’abord, je tiens à préciser que l’étau est pleinement fonctionnel à sa livraison. Il en va plus d’une volonté de personnaliser ce magnifique outil et de le mettre « à sa main » que de réparer un quelconque défaut de conception.
D’ailleurs, la première amélioration que je fis, fut d’acheter le support d’attache rapide de l’étau sur sa base. Cette pièce est vendu 20~30$ si mes souvenirs sont bons et permet de démonter l’étau et donc de le ranger et le transporter bien plus facilement. À l’origine, la tige est fixée sur la lourde base en acier via une vis hexagonale accessible par le dessous. Ceci n’est pas très pratique quand il s’agit de monter/démonter l’étau régulièrement. À noter que Monsieur Villeneuve fournit les clés Allen nécessaires.
Cette pièce fait 50mm (2″) de haut et reçoit la tige de l’étau qui a un diamètre de 9,5mm (3/8″).

Le support d’attache rapide de la base.

La partie qui, à mon avis, mérite qu’on s’y attarde, est la base en bois qui supporte le guide de fil. Celle-ci permet de positionner le guide métallique dans l’axe de rotation de l’étau afin de maintenir le fil sans qu’il ne s’enroule autour de l’hameçon lors des montages par rotation.
Cette pièce est livrée un peu « brut de décoffrage » avec une coupe peu soignée et une visserie plutôt cheap. On voit que Monsieur Villeneuve a plus l’habitude de travailler le métal que le bois, ceci étant dit sans méchanceté…
J’ai donc entrepris de poncer cette pièce afin de lui donner une forme parallélépipédique régulière et un fini très doux. J’ai utilisé différents papiers abrasifs jusqu’à obtention d’une surface bien lisse et régulière au toucher. S’en sont suivies trois couches de vernis avec ponçage entre chaque couche pour obtenir une pièce de bois agréable au regard et un fini lustré de qualité.

La petite vis en laiton d’origine (voir photo ci-dessous) qui sert au blocage du support en bois sur la tige de l’étau, n’est pas très fonctionnelle. Personnellement, je manipule souvent le guide métallique afin qu’il ne me gêne pas quand je ne l’utilise pas. Cette vis de serrage est un élément essentiel pour maintenir en place celui-ci quelle que soit la position adoptée. Rien de plus pénible que de voir son support bouger sous la pression du fil quand on a les deux mains occupées autour de l’hameçon… Celle-ci nécessite un tourne-vis pour pouvoir la bloquer/débloquer… Pas très pratique pendant le montage d’une mouche. Je l’ai donc avantageusement remplacée par un bouton en plastique (knob) qui permet de serrer/desserrer l’étreinte nécessaire au maintien de l’ensemble et ce, d’un geste rapide, sans outil.

Le support original du guide métallique, tel que livré.

Le support du guide métallique après modification.

La tige de rotation située à l’arrière de l’étau et que l’on manipule lors du montage est en métal traité. Ceux qui ont une transpiration acide viennent vite à bout du traitement. Afin d’y remédier,  j’y ai simplement disposé un peu de gaine thermo-rétractable (magasins d’électronique) que j’ai assurée avec quelques ligatures de fil UNI 8/0 couleur vin.
La tige métallique est ainsi protégée de l’abrasion et le toucher est agréable lors des rotations avec l’index, durant le montage.  Les nombreuses égratignures sur la gaine, bien visibles sur la photo, justifient à elles seules ce choix.

Tige de rotation de l’étau avec sa gaine de protection

Enfin, comme il m’arrive de transporter l’étau lors des cours de montage ou en voyage, j’ai décidé de disposer du velours autocollant sous la base. Le maintien en est amélioré, l’adhérence est meilleure. En outre, lorsqu’on le dispose l’étau sans aucune protection sur un meuble en bois, le velours protège le meuble des égratignures provoquées par la lourde base en acier. On trouve ce genre de matériau dans les magasins de bricolage pour quelques dollars.
J’utilise en plus un petit morceau de tapis antidérapant que l’on trouve dans les magasins à 1$ que je dispose sous la base. L’adhérence est telle que même en essayant de faire glisser volontairement l’étau, j’ai réussi à déplacer une table avant que celui-ci ne bouge ! 🙂

Voilà ma modeste contribution à l’amélioration de cette magnifique pièce d’outillage qu’est l’étau Villeneuve. Si vous franchissez le pas et décidez d’acquérir celui-ci, vous serrez surement satisfait par sa fiabilité et sa robustesse.
Si vous décidez de le personnaliser comme je l’ai fait, alors vous aurez en plus d’un outil formidable, un objet agréable à regarder et unique !

Et comme dirait le bon roi Léodagan : « Et en plus, c’est beau ! » 😉

Les petites boîtes à hameçons.

Il est des accessoires que parfois vous regrettez de ne pas avoir connus plus tôt.
Jean Diamond, qui est une personne reconnue et respectée dans le milieu des moucheurs québécois, a eu la gentillesse de partager quelques petits trucs bien à lui. J’ai trouvé très intéressante la méthode qu’il emploie pour ranger ses hameçons.
L’idée est très simple, encore fallait-il y penser :
Il existe des boîtes destinées à ranger les petites perles et les diverses joyeusetés pour le montage de bijoux. Ces boites se trouvent, de plus en plus difficilement, dans les magasins d’artisanat, de scrap-booking et plus généralement chez les détaillants d’accessoires d’art. Je dis difficilement car dernièrement, j’ai eu bien de la misère à mettre la main sur celles-ci, « L’oiseau bleu », chaîne de magasins d’artisanat au Québec, ayant décidé de ne plus les distribuer.
Tant pis, il faudra les commander sur Internet et pour ce genre de chose, eBay est imbattable (cherchez : Bead ORGANIZER- Ez View- With 24 Small Boxes).

Ces boîtes coutent environ cinq à dix dollars et contiennent vingt quatre petits contenants de style « boîte à Tic-Tac » (le célèbre bonbon), avec une fermeture par pression sur le dessus.


Chacun de ces contenants peut recevoir un grand nombre d’hameçons allant jusqu’à des tailles respectables d’environ 1 voire 1/0 selon la longueur de la hampe.
J’ai collé sur chaque contenant les caractéristiques des hameçons après les avoir soigneusement découpées des pochettes originales. Par un heureux hasard, la typographie des enveloppes Mustad correspond exactement à la largeur de chacune des petites boîtes.

Finies les petites pochettes qui trainent, les mélanges d’hameçons, finies les longues recherches dans le foutoir d’un sac de rangement, tout se voit d’un seul coup d’œil et tout est facilement accessible, le bon hameçon est sorti en quelques secondes. Cerise sur le sundae : ce type de rangement est sécuritaire, vos hameçons ne seront plus à portée de main du petit dernier…
Maman et les enfants apprécieront !